À Mossoul, une fresque monumentale surgit des ruines
Deux ans et demi après la chute de Daesh, les habitants de Mossoul peinent à reconstruire leur ville. Ancienne capitale irakienne de l’organisation terroriste, la moitié de la cité a été détruite par les bombardements de l’aviation internationale et les combats. Ses maisons de pierre et de marbre, ses portes sculptées, ses mosquées, ses synagogues, et ses églises ont été réduites en cendre. Autrefois haut lieu de culture où se mêlaient poètes, peintres et musiciens, Mossoul a vu peu à peu sa scène artistique s’éteindre, au gré des conflits et des crises qui secouent l’Irak depuis plus de quarante ans.
Si les bombes ont libéré la ville de Daesh, les artistes œuvrent désormais à libérer ses esprits. À Mossoul, l’heure est à la reconstruction. Des bâtisses bien sûr. Des âmes également.
Mossoul Ouest sous les décombres
Réalisation de la fresque de 200m2
Au milieu des gravats et des chantiers de reconstruction, un petit groupe d’artistes, pinceaux en mains, escaladent un échafaudage d’une dizaine de mètres. À l’œuvre, 9 femmes et 5 hommes, d’âges, de religions et d’origines différents, unis par un projet commun : réaliser une fresque de 200m2 sur le mur du centre des étudiants, en plein cœur de l’Université de Mossoul. Les couleurs vives de l’œuvre murale tranchent avec le gris des murs alentour encore criblés de balles.
L’équipe de bénévoles
Claire Prat-Marca, directrice de l’association
Après une première réalisation France/Brésil, sensibilisée par le désœuvrement des Irakiens, Claire décide d’y monter un projet avec l’aide de journalistes qui sont sur le terrain.
Tim Zdey, artiste muraliste français
Artiste engagé, il consacre la moitié de son temps à des projets humains à travers le monde. C’est ainsi qu’il a repeint entièrement une école maternelle à Paris avec des jeunes de la protection de l’enfance de la capitale, repeint une école gouvernementale avec des minorités indigènes en Colombie et au Mexique, financé et accompagné la rénovation d’une école dans les montagnes de l’Himalaya au Népal.
Ayant participé au projet de l’association Artivista dans les favelas brésiliennes de Belo Horizonte c’est donc avec enthousiasme qu’il a rejoint l’équipe de ce nouveau projet à Mossoul.
Noé Pignède, reporter
Depuis deux ans, Noé sillonne l’Irak et la Syrie pour Radio France Internationale, la Radiotélévision suisse et le journal La Croix. Il a couvert la fin de la guerre de l’État islamique et s’intéresse désormais aux conséquences de ce conflit sur les populations civiles touché par la soif de culture et le désir d’ouverture des Mossouliottes dont il raconte le quotidien, Noé propose à Artivista de lancer un projet en Irak.
Thibault Lefébure, photographe
Originaire de Grenoble, Thibault réalise des reportages pour la presse et des projets documentaires en France et à l’étranger, notamment le long des routes migratoires. Au printemps 2019, Thibault fait la rencontre de Noé Pignède et l’accompagne sur plusieurs reportages en Irak et en Syrie.
En février 2020, il s’engage auprès d’Artivista et réalise les vidéos et les photos du projet de l’association à Mossoul.
Meethak al-Khatib, journaliste
Né en 1998 à l’Ouest de Bagdad, Meethak s’installe à Erbil (Kurdistan irakien) en 2015, alors que sa région d’origine est occupée par l’Etat islamique. Il y fait la connaissance de reporters occidentaux, qui l’emploient comme interprète, puis devient lui-même journaliste.
Depuis 2019, Meethak est reporter à Radio al-Salam et s’intéresse particulièrement au quotidien de la jeunesse irakienne dans son émission “Yallah Shebab! ” (Allez les jeunes) ! Il est le co-organisateur et l’interprète du projet Artivista à Mossoul.
Portraits des 14 étudiants des beaux arts
© photos Thibault Lefébure
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