
MJAY
Artiste libanaise
Née à Beyrouth, Marie Jose Ayoub alias Mjay aime investir son art dans des causes sociales et politiques. Attirée par les techniques du dessin et de la peinture murale, en tant qu’expression corporelle libératrice, elles sont pour elle le moyen de donner plus d’ampleur à l’émission artistique et sensible d’une parole vibrante.
Elle étudie à l’Académie libanaise des Beaux-Arts (ALBA) et se spécialise en illustration. Le patrimoine architectural menacé de Beyrouth, et les singularités d’un bâtiment traditionnel du XIXe siècle : « la maison aux trois arches », deviennent un thème récurrent de ses travaux. Son livre illustré les « Tuiles de Beyrouth» leur rend hommage.
Artiste indépendante, esprit contestataire mais surtout créatrice de liens, elle aime peindre comme un geste d’espérance, pour faire émerger la lumière des lieux sombres, souligner la beauté des ruines, habiter ensemble notre espace en partage.
En 2009, elle réalise ses premières fresques murales avec TOUFOULA, une ONG qui crée des chambres uniques et colorées pour les enfants atteints de cancer. Elle travaillera avec eux dans différents hôpitaux au Liban, pendant plusieurs années, puis réalisera en France une fresque à l’hôpital pour enfants de la Timone, à Marseille.
Elle peint dans des écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNERWA), à Beyrouth, et participe au projet d’art Conexus à Akkar, avec les ONG Meshwar Amal et Malaak. Il s’agit alors d’imager et fleurir les lieux de vie des réfugiés syriens : salle de cinéma, terrain de jeux, bus d’école…
Dans la même lignée, elle participe à l’embellissement bigarré d’un bidonville de la banlieue de Beyrouth, avec le collectif d’art urbain « urban dawn vol2 » à l’initiative Ouzville.
Mjay s’initie au street art, lorsque des manifestations éclatent dans le centre-ville de Beyrouth, en 2015. Une crise d’envergure de gestion des déchets fait naître une contestation sociale sans précèdent. Elle se retrouve alors à peindre aux côtés de plusieurs artistes protestant contre l’édification d’un mur de 20m de long, destiné à protéger le gouvernement. La rediffusion médiatique du béton enluminé, teinté de peintures, tels des cris de scandale, participera au démantèlement de ce qui a été qualifié comme « mur de la honte ».
Suite à ce vent de révolte, le street art devient pour elle une empreinte de nouvelles perspectives possibles, trace d’un passage obligé vers plus de poésie.
Parrainée par l’ambassade de Suisse, les Nations Unies et l’UNESCO, elle participe en août 2021, un atelier d’art mural avec les élèves de 7 écoles touchées par l’explosion meurtrière de Beyrouth.
