Au Liban

Tripoli (Liban),

10/22 octobre 2022.

Le pays d’origine et la culture des membres d’Artivista ont toujours joué un grand rôle dans la naissance de chacun de nos projets.

Cette fois, l’impulsion est venue de Claire, d’origine libanaise, d’Anthony logisticien sur place et de Pia qui vient de nous rejoindre après avoir quitté le Liban depuis peu. Claire et l’équipe ont souhaité que l’association, avec des invités de la scène du street art français et des artistes libanais, fasse étape dans le quartier oublié d’une cité du pays du Cèdre. 

Là encore, comme lors des précédents échanges avec le Brésil, l’Irak ou la Colombie, il s’agira de prendre part au projet d’embellissement artistique d’un quartier relégué, et de partager avec la population locale des moments chaleureux autour de la peinture urbaine. 

Le Liban, déjà fortement touché par la pandémie de Covid-19, ne s’est toujours pas remis de la terrible explosion du port de Beyrouth, en août 2020. Le pays traverse la pire crise économique de son histoire : la livre libanaise a perdu plus de 90 % de sa valeur en deux ans. Cette situation a engendré de multiples pénuries, et a fait exploser le chômage et l’inflation. Le Liban s’est appauvri, provoquant l’exil d’1 million de Libanais en l’espace de deux ans. Selon des sources officielles, 60 % de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté, et le taux de chômage touche 40 % des Libanais.

Le quartier défavorisé de Bab al-Tebbaneh, à Tripoli

Tripoli, la capitale du Liban-Nord, située à 80 km au nord de Beyrouth, est considérée comme la ville la plus pauvre du pays, malgré une énorme richesse historique héritée des époques dominées par les Mamelouks et les Croisés. 

La banlieue de Tripoli est aujourd’hui une enfilade de bidonvilles insalubres et délaissés. Bab al-Tebbaneh en fait partie. Ce quartier marginalisé compte environ 60 000 résidents dont 60 % sont des musulmans sunnites libanais et 30 % des réfugiés syriens et palestiniens. Ce quartier a longtemps connu des tensions intercommunautaires et de violents affrontements avec le quartier voisin de Jabal Mohsen. Les retombées de la guerre en Syrie et des rivalités entre les personnalités politiques locales sont en partie responsables de cette violence et de cette misère. 

L’autre raison qui a déterminé le choix de Tripoli, a été une rencontre avec l’artiste de rue et activiste Mohamed Abrash. Originaire et résident de Bab al-Tebbaneh, il va nous ouvrir les portes de son quartier, faciliter notre intégration et nos échanges avec les écoles et centres sociaux, la population et les forces locales. Notre souhait est d’impliquer les habitants du quartier, les petites entreprises comme les acteurs locaux, et de recréer du lien social autour de notre projet artistique.

Murs peints par les 6 artistes dans le quartier de Bab al-Tebbaneh, à Tripoli

Les Artistes 

JO BER

TIM ZDEY

AURÉLIE ANDRÈS

EXIST

MJAY

MOHAMED ABRASH

SPAZ

Les Photos