Tripoli
10/22 octobre 2022
Lorsque nous y sommes allés en octobre 2022, le Liban, ne s’était toujours pas remis de la terrible explosion du port de Beyrouth, en août 2022. Le pays traverse la pire crise économique de son histoire : la livre libanaise a perdu plus de 90 % de sa valeur en deux ans. Cette situation a engendré de multiples pénuries, et a fait exploser le chômage et l’inflation. Le Liban s’est appauvri, provoquant l’exil d’1 million de Libanais en l’espace de deux ans. Selon des sources officielles, 60 % de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté, et le taux de chômage touche 40 % des Libanais.
Le quartier défavorisé de Bab al-Tebbaneh, à Tripoli
Tripoli, la capitale du Liban-Nord, située à 80 km au nord de Beyrouth, est considérée comme la ville la plus pauvre du pays, malgré une énorme richesse historique héritée des époques dominées par les Mamelouks et les Croisés.
La banlieue de Tripoli est aujourd’hui une enfilade de bidonvilles insalubres et délaissés. Bab al-Tebbaneh en fait partie. Ce quartier marginalisé compte environ 60 000 résidents dont 60 % sont des musulmans sunnites libanais et 30 % des réfugiés syriens et palestiniens. Ce quartier a longtemps connu des tensions intercommunautaires et de violents affrontements avec le quartier voisin de Jabal Mohsen. Les retombées de la guerre en Syrie et des rivalités entre les personnalités politiques locales sont en partie responsables de cette violence et de cette misère.
L’autre raison qui a déterminé le choix de Tripoli, a été une rencontre avec l’artiste de rue et activiste Mohamed Abrash. Originaire et résident de Bab al-Tebbaneh, il nous a ouvert les portes de son quartier, a facilité notre intégration et nos échanges avec les écoles et centres sociaux, la population et les forces locales. Photos réalisées par Thibault Lefébure.
L’équipe en route : JO BER, TIM ZDEY, AURÉLIE ANDRÈS, EXIST, MJAY, MOHAMED ABRASH, SPAZ
Les Murs avant l’intervention d’Artivista sur le site de Bab al-Tebbaneh
Ambiances du quartier
Toutes les générations du quartier souhaitent participer à la fresque collaborative en bas de leur immeuble